Trois prothèses auditives sur fond jaune pâle

Aides auditives : les avancées technologiques

Trois prothèses auditives sur fond jaune pâle
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Aujourd’hui, souffrir de troubles auditifs n’est plus aussi handicapant qu’autrefois. Grâce aux avancées technologiques, il est désormais possible d’être appareillé pour améliorer, disons même restaurer, son audition. Toutefois, si les appareils auditifs connectés font aujourd’hui partie du paysage médical, une longue histoire est derrière cette avancée majeure. Rétrospective des aides auditives.

Le cornet auditif : aux prémices de l’histoire

Schéma descriptif d'un appareil acoustique du 18e siècle
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Lorsque l’on n’entend pas, tout le monde a le réflexe de poser sa paume derrière son oreille ou bien d’entourer celle-ci de ses deux mains. Ce geste n’est pas anodin ; il s’agit de mimer un espace creux qui amplifie les ondes. A l’Antiquité, les Grecs l’avaient déjà bien compris et, afin de renforcer l’audition, utilisaient des coquillages. Au Moyen-Age, les coquillages devinrent des cornes d’animaux.

Si, à l’époque, ces dispositifs étaient ingénieux, ils étaient quelque peu encombrants et manquaient évidemment de technique. Alors que les ingénieurs et les docteurs se penchaient sur le problème, c’est au XVIIIe siècle, en 1757, que le tout premier cornet auditif fut inventé.

Claude-Nicolas Le Cat, médecin français, créa un cornet en cuivre pour guider les ondes sonores jusqu’au conduit de l’oreille. Cet appareil, de grosse envergure, permettait alors d’amplifier le son de 15 décibels. On l’utilisa jusqu’au XXe siècle, jusqu’à l’arrivée progressive de l’audioprothèse.

 

L’audioprothèse : la success story des aides auditives

Le cornet auditif s’avéra bientôt trop incommodant et les médecins cherchèrent des solutions plus ergonomiques et légères. En 1879, apparut le dentaphone, une prothèse qui s’inspirait d’anciens travaux grecs. Une membrane était alors fixée entre les dents du patient et permettait de transmettre les sons à l’oreille interne grâce à la conduction osseuse. Après être devenu sourd, Beethoven utilisa cette méthode.

Cette invention insolite marqua le début de l’audioprothèse. A la fin du XIXe siècle, Miller Reese Hutchison, un ingénieur électrique américain, développa une prothèse auditive au carbone. Le tout premier à jamais exister et fonctionner. En 1902, il améliora son prototype et le commercialisa sous le nom d’Acousticon.

Trente ans plus tard, le marché de l’aide auditive fut une nouvelle fois bousculé par l’invention du sonotone. Avant d’être le titre d’une chanson de Mc Solaar, le sonotone fut un amplificateur d’écoute performant, améliorant l’audition de 100 décibels. Dans les années 60, le modèle phare, Sonotone 333 BTE (pour « behind the ear ») était beaucoup plus léger et petit. Portatif, il se plaçait sur le contour d’oreille.

 

Médecin qui tient une prothèse auditive moderne entre les doigts
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Les appareils auditifs intra-auriculaires : du sur-mesure invisible

Après la commercialisation du sonotone, les avancées technologiques accélérèrent. A la fin des années 70, apparurent les appareils auditifs intra-auriculaires, qui étaient installés dans la conque de l’oreille. Le but des ingénieurs était alors de le rendre le moins visible possible.

Ce fut néanmoins l’arrivée du numérique, dans les années 90, qui changea considérablement le métier d’audioprothésiste. Depuis cette nouvelle ère, les chercheurs se concentrent désormais sur la performance et le confort des appareils. On tend vers le sur-mesure et l’invisibilité des aides auditives.

Aujourd’hui, les appareils auditifs sont personnalisables et connectés. Les patients peuvent régler leur activité, leur volume et leur fréquence depuis une petite télécommande ou via une application mobile, grâce au Bluetooth ou au wifi. Cette avancée technologique permet à la fois plus de confort, plus de personnalisation et plus de résultats face à la surdité partielle.

 

Les aides auditives ont donc fait du chemin. Les appareils intra-auriculaires, invisibles et adaptables, remplacent aujourd’hui les coquillages et les cornets auditifs d’autrefois. Les progrès technologiques dans ce domaine permettent d’améliorer le quotidien des personnes malentendantes. Qui sait ce que nous réservera encore l’avenir en termes d’aide auditive ?